Il ne reste que 6 mois jusqu’à la date des prochaines élections législatives en «Arménie Réelle».
À ce jour, ni Kotcharyan ni Sargsyan, les anciens présidents de la lugubre bourgade concernée, n’ont clairement annoncé qu’ils ne seront pas candidats.
Sargsyan joue le flou. C’est son style. Genre sphinx taquin. Si le sphinx avait été lent d’esprit, et avait pris sa merveilleuse posture pour masquer cela, pour faire semblant qu’il est en état de mystérieuse réflexion.
En tout cas, pour le troisième presidento de la république abricotière en question, on a bien vu ce qu’il en a résulté au bout du compte…
Si ça se trouve, sa motivation fondamentale pour ne pas se retirer, c’est pour réduire – s’il en est! – les chances de Kotcharian de revenir sur le devant de la scène politique.
C’est comme ça, entre ses deux. Une rivalité de villageois mesquins, obtus. À présent usés, isolés et impuissants, mais toujours forcenés. Bon pied, bon œil – lorsqu’il s’agit d’embêter tout le monde – .
Ça suffit, allez. Au dodo, les pépères !
Mais non, rien n’y fait… Ils ne veulent écouter personne. Ils ne se mettent pas à l’écart. Ils ne veulent pas comprendre que leur temps est fini. Ils ne veulent pas reconnaître cette évidence, probablement parce qu’il a très, très mal fini, leur temps. Et ils croient donc qu’ils pourraient encore se rattraper. (Dans ce sens, c’est tout à fait le même problème aussi, avec Pashinyan. Mais lui il n’est pas si vieux, et il peut encore pratiquer la fuite en avant, pendant un certain temps… Même si en avant, il ne reste plus que d’autres gouffres et abîmes…)
Alors, à tout le moins, Sargsyan laisse planer le doute.
Mais Kotcharian, lui, est très clair jusqu’ici. Il clame véhémentement, à qui voudrait peut-être l’entendre, qu’il serait le mieux placé pour (re)prendre les choses en main.
Entre autres symptômes de rupture mentale avec la réalité, il ne semble pas s’apercevoir à quel point il est fini. Même son soi-disant copain Poutine l’a laissé tomber, depuis belle lurette. Pour lui préférer déjà, tous comptes fait, un Pachinyan; auquel ledit tsar de pacotille s’est parfaitement adapté, et qu’il manipule plus aisément que tous ses prédécesseurs au poste de préfet de cet avant-poste russe. Lequel est certes réduit en ruines, mais lui servira encore de marchepied commercial. Il s’en sert déjà, copieusement, comme moyen facile de contournement des sanctions économiques de l’Occident. Il saura aussi se servir et profiter goulûment du corridor turc transperçant le Sunik.
* * *
Je n’ai jamais été un fan de Sargsyan.
En tout temps c’était un mou, un être fatigué de naissance, lymphatique, qui n’avait pas le dynamisme nécessaire pour prendre le gouvernail de cette épave de pays voulant se faire passer pour un paquebot. Peu de temps après sa prise du pouvoir, en fait, lui-même est devenu complètement une épave.
Et dès 2009, avec sa signature sous le préambule du traité de paix prématuré avec la Turquie, il est devenu clair que c’était un dangereux charlatan.
Mais depuis les dernières années, il est particulièrement difficile de supporter ses éructations – ainsi que celui de ses supporters -, à l’égard des conséquences désastreuses de «2018».
Certes, en dépit des vaines circonvolutions cérébrales de ceux qui veulent mettre tout le monde dans le même sac, le fait est que le «responsable no 1» de la perte de l’Artsakh et de milliers de vie, plus l’invasion militaire de la Turquie en Arménie même, c’est Pashinyan. J’ai mis «responsable no 1» entre guillemets, car c’est une citation textuelle. Ce sont ses propres paroles. Exprimées publiquement, à plusieurs reprises, après le dénouement catastrophique de la dernière guerre de l’Artsakh.
Mais c’est que Sargsyan, lui, n’as sûrement pas le droit d’invoquer ce fait contre Pashinyan.
Car c’est ledit Sargsyan lui-même qui est directement responsable de la réussite du coup d’État survenu à Yérévan, lors du printemps tragique de ladite année. (On avait «1915», maintenant on a aussi «2018»… Il faut utiliser ces formules pudiques et se retenir, ne pas en dire plus, ne pas expliciter les catastrophes en cause; afin de ne pas énerver les Turcs dans le premier cas, et les fanas de Pashinyan, dans le second. Alors, why not, va pour «2018» !)
C’est Sargsyan qui, en 2007, a permis à Pashinyan d’entrer à l’Assemblée Nationale – en compagnie avec sa bande d’hurluberlus – . C’est Sargsyan qui n’a pas su déceler, pour étouffer dans l’œuf – possiblement sans excès de violence… -, le mouvement d’auto-destruction nationale qui se fomentait dans le pays qu’il dirigeait depuis 10 ans. C’est lui qui a cédé et capitulé aisément, lâchement, devant l’hystérie suicidaire de la rue. Ce sont les députés de son Parti qui ont élu Pashinyan au poste de PM, au sein du parlement. C’est même lui qui a dit, textuellement, «Nikol avait raison».
Alors quoi. Il a laissé venir, il a laissé faire, il s’est débiné juste au bon moment (pour esquiver in extremis le «plan Lavrov»), et lorsque le laboratoire expérimental de l’apprenti-alchimiste Pashinyan a totalement explosé, il retournerait maintenant à ses fonctions ?
Comment appeler le capitulateur qui a capitulé devant le capitulateur avant que ce dernier ne devienne capitulateur… ?
Et dire, que Kotcharian a écrasé dans le feu et le sang la tentative de coup d’État de 2008, afin qu’une telle mauviette puisse prendre sa place sur le siège (de WC) présidentiel de ce semblant de pays, lequel n’a jamais vraiment existé. Cela n’en valait manifestement pas la peine. (Oui, le siège de toilette est n’est pas un acte manqué, mais une allusion délibérée à un certain incident particulièrement répugnant survenu durant le règne de Kotcharian…)
(Mais à propos de 2008, c’est amusant, aussi, de voir Levon Ter-Petrosyan se fâcher périodiquement contre Pachinyan. Alors que c’est lui, LTP, qui – littéralement – a pris cet énergumène désaxé par la main, pour le faire monter sur la scène politique. Lors des événements préalables et consécutifs à l’élection de Sargsyan, qui ont abouti à la tragédie du «1er Mars». Et tout ce que Pashinyan fait à présent, cette entreprise de démolition en règle des fondements nationaux élémentaires de ce qui aurait pu être un État arménien, c’est ce que Ter-Petrosyan rêvait de pouvoir réaliser. Lorsque l’élève dépasse le maître, c’est dur, pour ce dernier. )
* * *
Cependant, j’avoue : jusqu’aux précédentes élections générales dans le village d’hurluberlus en question, j’étais un supporter de Kotcharian. De moins en moins, à compter de sa libération de prison, mais quand même… À la limite, je pouvais encore m’agripper à l’argument du «Moindre Mal»…
Voici tout ce que j’ai écrit, publié et diffusé tous azimuts à son sujet, de 2018 à 2020 (le lien mène à un article, sous lequel quelques autres sont indiqués) : https://haytougchamlian.blog/ռոբերտ-քոչարյան-պաշտպանողական-2018/
Dans le dernier des articles précités, en 2020, je lui suggérais déjà de bien vouloir prendre sa retraite de la politique… Mais je le faisais encore gentiment…
Il est temps à présent que j’enlève les gants, et que je le dise plus clairement : «Kotcharian, de grâce, fous le camp!». Dégage, b….l! Mais va-t-en!, pour l’amour du Ciel, évacue!, sors totalement et complètement de l’arène politique. (Et stp, emmène aussi ton garçon avec toi, à la maison. Il est certes haltérophile, mais il ne fait pas le poids, dans la fosse aux fauves où tu l’as lancé ès qualité de ton mandataire.)
* * *
Si les 2 anciens présidents susmentionnés ne se retirent pas, alors, il ne faudra pas s’étonner que, tous comptes faits, les électeurs de la «ferme des animaux» orwellien en question choisissent de reconduire le régime de leur César révolutionnaire. La masse permanente des abstentionnistes (The Sheep dans le livre susmentionné) se chargeant de faire le reste.
En Juin 2026, si le régime actuel se reproduit de nouveau dans l’«Arménie Réelle« (ce qui est probable, hélas), ça sera en grande partie parce que Kotcharian et Sargsyan auront participé aux élections. Directement ou indirectement.
Dans le cas spécifique de Kotcharian, encore un peu, et on pourrait se demander d’ailleurs s’il ne le fait pas exprès, à cette fin même. Pour que Pashinyan reste. Et ce, sur les instructions de Poutine.
Auquel cas, le dindon de la farce, ce ne sont pas seulement les Arméniens qui croient que Pashinyan va affranchir l’«Arménie Réelle» du joug de la Russie. Ce sont aussi les gouvernants européens anti-Russie qui soutiennent Pashinyan, en croyant que celui-ci va vraiment conduire le piteux radeau de naufragés qu’il dirige vers les Sirènes de l’Occident.
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Le titre de cet article réfère évidement à la chanson de notre inégalable Aznavour. Mais en l’occurrence, pour ce qui est des individus nommément visés, on ne parle sûrement pas de la table de l’amour desservi. Mais plutôt : la table de jeu. Qu’il faut bien que le joueur quitte, lorsqu’il n’a plus de jetons. Parce que ses bluffs ne fonctionnent pas.
Malheureusement, ce n’est pas avec leurs jetons personnels qu’ils ont joué, tous. Mais avec la vie des autres, les terres arméniennes, le sort de l’État et la destinée de la Nation.
Et les ennemis des Arméniens ont raflé la mise. En ricanant. Mais eux, ils continuent la partie avec les dirigeants actuels de ce pathétique patelin. En leur imposant à présent un jeu de strip-poker. Puisqu’ils n’ont plus de jetons, mais ils ont encore leurs vêtements, sous-vêtements et chaussettes. Il y en a même un qui a un béret. Alors, ça peut continuer encore longtemps, ce jeu d’effeuillage unilatéral.
Heureusement pour Pashinyan et ses acolytes, ils ne connaissent pas la honte, ni la décence. Pas plus qu’ils n’ont le moindre sens de la dignité.
Haytoug Chamlian
12 Décembre 2025
P.S. La FRA-«Arménie» (= la succursale spéciale des hayasdantsis de ce Parti), a non seulement élu Pashinyan au poste de PM, à l’assemblée Nationale, en 2008, mais elle a également servi dans son premier gouvernement. Celui qui était le chef du caucus parlementaire de ce parti, durant cette époque d’étroite collaboration pashinyaniste, est à présent le président du Bureau Central.
Et ce Parti, sous cette direction, est censé être une composante de l’Opposition… ?
Quoi qu’il en soit, en tout état de cause, ce Parti vénérable, qui vient de fêter son 135ième anniversaire si je ne m’abuse, doit couper tous ses liens avec le «deuxième président» de mes deux. Au plus vite. C’est déjà trop tard sur le plan pratique, mais au moins, ça permettra aux vrais tashnags de respirer un peu.

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